Au programme

des Ballets russes

Au programme

des Ballets russes

Une acquisition inédite

La Fondation Royaumont et l’orchestre Les Siècles entretiennent de longue date un compagnonnage artistique fertile en projets originaux autour des grandes pages du répertoire – Berlioz, Debussy, Mahler… En mars 2022, c’est au service de la conservation et de la diffusion d’objets patrimoniaux que les deux partenaires ont uni leurs forces en acquérant ensemble, dans un acte sans précédent, une collection exceptionnelle de programmes des Ballets russes, lors de la vente de la collection Landau tenue à Vichy sous le marteau d’Etienne Laurent, commissaire-priseur. Initialement réunie par Pierre Landau (1955-2018), passionné par l’histoire de la musique et de la danse en France, cet ensemble réunit quarante-deux programmes des « saisons russes », couvrant les représentations parisiennes de 1907 à 1929 et certaines tournées à l’étranger.

Collection Pierre Landau, programmes des Ballets russes (Bibliothèques Royaumont, Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret). Photo:  Cyprien Tollet ©.

La collection de programmes des Ballets russes réunie par Pierre Landau témoigne de plusieurs événements remarquables de la vie musicale en France. On retiendra la double révélation au public parisien de Fédor Chaliapine (1873-1938) dans le rôle-titre de l’opéra de Moussorgsky Boris Godounov (en 1907 et en 1908), la mythique répétition générale de la première représentation des Ballets russes le 18 mai 1909, ainsi que les nombreux spectacles créés par la compagnie de Serge Diaghilev (1872-1929) : Schéhérazade, L’Oiseau de feu, L’Après-midi d’un faune, Daphnis et Chloé

A travers ces programmes, le lecteur découvre, en outre, la recherche constante de Diaghilev visant un art total. Il s’entoure pour cela de remarquables musiciens (Stravinsky, Prokofiev, Debussy, Ravel), de peintres et décorateurs de renom (Bakst, Bilibine, Gontcharova, Larionov, Picasso, Matisse), enfin, de danseurs et chorégraphes de génie (Fokine, Nijinsky, Balanchine, Massine). Des représentations où – dans les mots de l’écrivain russe Boris Kochno (1904-1990) – « tout était également admirable : la musique, l’interprétation et la réalisation scénique ».